“Le côté artistique de notre métier dépend de la forme d’art auquel on le compare. Entre musique et cuisine, il y a une même notion de création, d’écriture et de composition, qu’elle soit déléguée ou non. Le même besoin de répéter, d’enregistrer pour partager avec un plus grand nombre, d’avoir une qualité constante sans jamais jouer la partition de la même façon, en cherchant toujours à l’améliorer. Et aussi le fait de créer quelque chose que l’on a envie de regoûter, comme une chanson, parce qu’on a aimé le style et aussi qu’on l’a compris. Je ne cherche pas à être trop intellectuel dans ma démarche, je veux seulement que ma cuisine plaise aux convives. Il y a des inspirations différentes, mais quand on finit un repas il faudrait presque avoir envie de le recommencer. Se souvenir, comme à l’écoute d’un album, avec un titre qui nous plaît plus, tout en étant satisfait par l’ensemble de la prestation.”
“Je ne parlerais pas de plat signature, j’évoquerai plutôt un style signature. D’ailleurs, je fais souvent bouger les appellations sur le moment, avec une liberté très jazzy et très poétique aussi. Ma démarche s’appuie sur le goût juste, l’émotion suscitée par les textures et les saveurs, la pureté, la lisibilité, la qualité des produits évidemment et la finesse bien sûr. Pour ce qui est de la philosophie et du sens de l’hospitalité, j’ai la même vision que mes parents. Rendre les gens heureux avec beaucoup de bienveillance, leur faire plaisir, partager un bon moment, simple et sincère.”